2019

2019

Année 1 au pays des bookstagrameuses

 Je dis bookstagrameuse parce que les gens qui lisent et commentent leurs lectures sont essentiellement des femmes. Voilà bien un domaine où l’inégalité des sexes est renversée.

 J’ai pris la décision de me lancer sur Instagram pour plusieurs raisons :

1° J’ai toujours écrit des critiques sur les romans que je lisais et je me suis dit, humblement, que ce serait une bonne idée de les partager avec le plus grand nombre.
2° J’ai remarqué que sur Instagram, beaucoup de chroniques se résumaient à une paraphrase de la quatrième de couverture, quand elle n’est pas carrément recopiée !

3° J’ai été stupéfiée par le ton général de la sphère Bookstagram. Bienveillante et mielleuse au point d’en perdre sa crédibilité. Non, je ne me prends pas des claques tous les jours. Non, je n’ai pas un coup de cœur chaque semaine !

4° J’ai eu l’impression que les gens d’Instagram se préoccupaient plus de la composition de leur post que du contenu du livre qu’ils affichaient. Il y a une certaine logique puisqu’Instagram passe par l’image, mais quand même…

 

Je me lance donc, fin 2018, début 2019, dans la création d’un compte Instagram dédié à mes lectures avec un objectif précis : donner une opinion sincère (négative ou positive) sur ce que j’ai lu tout en étayant mon point de vue.

Alors bien entendu, j’ai souhaité partager mes opinions avec un maximum de « followers ». Mais je me suis vite aperçue que pour augmenter ma communauté, il fallait souscrire à des techniques qui me rebutent : se montrer personnellement (et beaucoup), se mettre en scène autant que les livres, copiner dans tous les sens, dégouliner de bons sentiments tous azimuts.

 

Cela ne me pose pas de problèmes de suivre un grand nombre de gens si j’estime que leur compte est digne d’intérêt. Ça n’a pas l’air d’être le cas de tout le monde ! Comment peut-on avoir 5000 followers et n’en suivre que 200 ? Quel est le sens d’un tel écart ? Je ne joue pas dans cette cour. 

 

J’ai apprécié (féminin inclusif) :

- Les échanges avec d’autres amoureux des livres, parfois très vifs mais le plus souvent constructifs.

- Les découvertes que j’ai faites grâce aux lecteurs

- Les contacts avec les journalistes et les auteurs

- Les encouragements de la part des lecteurs qui ont apprécié le caractère indépendant de mes chroniques. Ma plus belle récompense.

- Les deux hommes qui m’ont draguée. C’était vain, mais joliment fait.

 

J’ai peu apprécié :

- Le jour où j’ai compris que beaucoup de bookstagrammeurs sont payés par les maisons d’édition. Ils reçoivent de l’argent pour donner un avis tronqué sur des livres qu’ils ont reçus gratuitement. Moi je donne de l’argent à une librairie pour acheter un livre que je critiquerai librement. Là réside toute la différence.

- Les insultes – elles ont été rares, heureusement.

- Le manichéisme qui sévit dans les avis. Noir ou blanc. Il y a peu de place pour les nuances de gris.

 

Alors c’est décidé, je continue. J’espère que vous serez toujours plus nombreux à me suivre et à encourager une initiative ambitieuse sur un réseau social qui s’y prête assez peu : choisir des lectures différentes, donner des avis tranchants, susciter les débats, s’éloigner de l’indifférence comme de la complaisance. On se voit en 2020 !

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L'arbre d'obéissance

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