Elle a menti pour les ailes

Elle a menti pour les ailes

Haletant, addictif, fascinant, incisif… Je suis époustouflée ! L’amie libraire qui m’a prêté son exemplaire n’a pas menti : quelle maturité pour un premier roman ! (Je ne dérogerai pas à mes principes, j’achèterai le livre à sa sortie, même si je l’ai déjà lu).

C’est un roman d’apprentissage. Une adolescente devient femme. Garance (l’héroïne) doit répondre à tous les changements qui font de sa vie un gigantesque point d’interrogation. Comment quitter son enfance ? Comment s’émanciper de sa mère ? Comment s’accepter ? Comment gérer le désir des garçons et la jalousie des filles ? Comment déployer ses ailles, et prendre son envol … ? Mais elle a menti pour les ailes ! (Merveilleux titre). 

Intime sans être intrusif, empathique sans faire du jeunisme, le roman de Francesca Serra décrit avec justesse une génération « Internet native » en manque de repères.
Une ado qui grandit sur la pointe des pieds… au bord de l’abîme ? Sur le thème, je n’ai rien lu d’aussi réussi depuis « D’acier » de Silvia Avallone. C’est du contemporain #IRL, du teenager rageur 4.0, du roman social de haute volée à faire passer le Goncourt 2018 pour un reportage poussif. Parler de mèmes, de « revenge porn », de réseaux sociaux et de la génération Z sans tomber dans la caricature et la démagogie, c’est un exploit.

Je recommande vivement ce livre à celles et ceux qui s’intéressent à la rentrée littéraire. Il en sera l’un des évènements. À vous de confirmer mon intuition.

Bilan : 🌹🌹🌹

Autoportrait en chevreuil

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Tamanoir

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