Harpo

Harpo

À la fin du dix-neuvième siècle, l’Américain Robert Louis Stevenson partit dans le sud de la France en quête d’inspiration. De son périple est né « Voyage avec un âne dans les Cévennes ». On ne sait pas trop si Harpo Marx s’engagea sur la Nationale 7 avec les mêmes intentions. Il devait prendre le paquebot du retour au port du Havre mais il bifurqua sur l’Ardèche. Fabio Viscogliosi raconte l’accident, l’amnésie, l’errance puis le sauvetage rocambolesque du comique à la harpe. Réalité ou fiction, peu importe. On s’attache rapidement au personnage (« cet homme est un mystère sur pieds, glissant comme une anguille, un oxymore, une contradiction ambulante ») et à l’énormité de la situation : une vedette américaine en rase campagne. Un peu comme si Louis de Funès (toutes proportions gardées) avait une commotion cérébrale et séjournait chez les fermiers de l’Iowa pendant six mois.

L’écriture est vive et sans apprêt. Le thème ? Peut-être une ode au coup de tête et à la gratuité du geste. L’idée est séduisante. Une célébrité qui plaque tout pour s’offrir LE moment de liberté de son existence, si précieux, si intime, si sacré qu’il le dissimule aux biographes.
Je suis toujours sceptique quand un auteur écrit sur un personnage connu. J’y vois toujours de l’opportunisme, une solution de facilité pour intéresser les lecteurs. Et en général, ça finit par une fiche Wikipédia délayée. La fiche Wikipédia sur Harpo Marx est très succincte. Il y a beaucoup à inventer. Alors Fabio Viscogliosi invente, et c’est plutôt réussi. 

Bilan : 🌹🌹

Tamanoir

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Marche blanche

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