La vague

La vague

C’est ma voisine de 14 ans qui me l’a passé car ma PAL est finie. Elle m’a dit : « vous verrez, Mâdaaaame, ça explique le nazisme ».

Pour qu’un peintre raté, enfant battu, réussisse à exterminer six millions de juifs, il faut plus que du charisme. Il faut des gens consentants, programmés à obéir, puis à subir. Cela le livre le montre bien. De là à dire que le nazisme s’impose se sur ce modèle, c’est exagéré. Ce serait oublier Weimar, la collusion des milieux d’affaire et deux cents ans d’histoire… Bon.

Pour moi, c’est surtout un récit qui corrobore les expériences de Solomon Ash et de Stanley Milgram. La première montrant que, sous la pression, les gens intelligents suivent parfois la connerie du groupe. La deuxième prouvant que, sous que la pression d’une autorité, l’individu résiste difficilement (voir toute l’œuvre du cinéaste Costa-Gavras et son intérêt pour la capacité de résistance).

La vague n’est pas un sommet de littérature mais il pose de bonnes questions (la discipline, la fascination du leadership, l’ignorance, liberté vs sécurité).

La raison pour laquelle des idées stupides se propagent est la raison pour laquelle des expériences comme celle décrite dans ce livre ne pourrait pas durer longtemps aujourd’hui : la transparence et la célérité des réseaux sociaux. Ce n’est pas être naïf de penser que le pouvoir d’indignation a été considérablement augmenté et qu’un jeu de 1969 est quasiment impossible 50 ans après. La première réunion de La Vague aurait fini sur Instagram avec #dénoncetonprof. La Vague n’explique pas le nazisme, elle déterre les graines du fascisme. C’est déjà pas mal.

Bilan : 🌹

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