Un monde à portée de main

Un monde à portée de main

Couleurs saturées. À propos de “un monde à portée de mains”. L’écriture de Maylis de Kerangal est généreuse, inventive, volubile et précise. Son inimitable style me remue au plus profond du coeur et de l’âme, mais je sors de son dernier ouvrage avec un poids sur l’estomac. Oui, son écriture est riche, elle donne des pages extraordinaires (pages 53 et 136). Le passage sur la découverte de Lascaux est une pure merveille. Trop rare. Son écriture est si riche qu’elle en devient parfois indigeste (page 83). Dans ce livre, sa virtuosité frise avec le superflu, et tout en devient étouffant, comme du mauvais baroque. Le milieu dans lequel évoluent ses personnages (peinture, couleurs, pinceaux, pigments) semble avoir été choisi pour justifier ces mots techniques ou savants, ces ribambelles de mots nouveaux, ces phrases interminables. Paula, son personnage principal, perd son humanité au milieu de ces catalogues. La scène d’amour, en fin d’une histoire à bout de souffle, perd charme et crédibilité. Maylis de Kerangal a pris un sujet qui la caricaturait. Une question de contraste ? Peut-être que son maniérisme foisonnant sied davantage à des thèmes plus bruts (Réparer les vivants, que j’avais adoré).

Bilan : 🔪🔪🌹

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