Arabe

Et si un matin, vous vous leviez en maîtrisant une langue que vous ne connaissiez pas la veille ? Pas n’importe quelle langue, pas une cousine comme l’espagnol ou l’Italien, non, une langue qui vous oblige à revoir complètement votre conception du monde, à vous battre contre les préjugés qui vous sont servis quotidiennement. L’arabe. Mélange de peur et de fascination. Pour une grande majorité de nos citoyens, l’arabe c’est l’épicier du coin, le délinquant de banlieue, un voyage au Maroc peut-être, une appréhension profonde parce que c’est en disant اللهُ أَكْبَر qu’on assassine des innocents. Alors, que se passe-t-il quand on connaît la langue de l’étranger, de celui dont on se méfie. Les repères changent, les rapports se transforment. Ce livre m’a rappelé un jeu que nous pratiquions à l’université : si Dieu te donnait le choix entre les dons suivants, lequel prendrais-tu ? 1. Savoir jouer tous les instruments de musique. 2. Parler toutes les langues. 3. Savoir lire dans le cœur des femmes (ou des hommes). J’avais choisi l’option 2 comme une condition sine qua non de l’option 3, étant d’une xénophilie pathologique. Ce petit livre est une initiation au monde arabe, une immersion dans cette culture qui infuse notre société depuis des siècles, quitte à en énumérer tous les clichés et toutes les évidences. Pour qui se sent loin de la culture arabe, ce livre, entre l’essai et la balade, est l’occasion de s’en rapprocher avec douceur. Pour qui la connaît un peu (c’est mon cas), ce roman n’apprendra rien et laissera un goût d’inachevé. Je reste frustrée, avec l’impression que des questions fondamentales n’ont pas été abordées : qu’est-ce que ça signifie, avoir la double culture ? De quoi « arabe » est-il le nom, à part la langue ? Quant à la notion de filiation et de recherche de ses origines, tant vantée sur la quatrième de couverture, si elle apparaît, c’est de façon t(arab)iscotée.

Bilan : 🌹

Suiza

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La route étroite vers le nord lointain

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