Les éléments
Un des meilleurs romans que j’ai pu lire cette année.
L’exercice était difficile : écrire quatre histoires distinctes que les destins des protagonistes et les éléments entrelacent. Pourtant, jamais l’impression d’un lien ténu et factice ne domine, tout semble naturellement construit pour embarquer le lecteur, et ne plus le lâcher.
Car la lecture de ce roman est addictive. John Boyne ne nous laisse aucun répit et se plaît à nous surprendre. Ni manichéisme, ni bons sentiments : la nature humaine est complexe, se joue du bien et du mal au gré des évènements.
Malgré des sujets d’une actualité brûlante (qu’on ne révèlera pas pour préserver l’intérêt de la lecture), l’auteur ne tombe pas dans le panneau des poncifs et de la morale. Ses portraits sont tout en nuance et subtilité. On entre dans la tête des personnages avec une aisance qui déstabilise, parce qu’en chacun de nous, il y a ce petit monstre qui sommeille, dépositaire de nos fantasmes et de nos blessures, prêt à bondir.
Pourquoi Vanessa Carvin a choisi de s’exiler sur ce morceau de terre dévoré par la mer d’Irlande ? Pourquoi Evan Keogh a-t-il finalement chaussé les crampons au risque de se renier ? Qu’est-ce qui a pu déterminer la folle trajectoire de Freya ? Pourquoi Aaron et son fils ont quitté Sydney pour ce voyage de 24h ? Vous avez de la chance, vous allez pouvoir le découvrir en lisant l’excellent roman de John Boyne.
J’ai aimé la fluidité de la narration, la description des personnages, les réflexions fulgurantes sur l’existence (cette évidence p203) et ce regret, si rare de nos jours, de devoir refermer le livre parce qu’il se fait tard.
Appréciation : 🌹🌹🌹




