Les forces
Pour les sympathisantes LGBTQ anticapitalistes, c’est un hymne à la vie, un livre hypnotique mû par la passion et la poésie. Pour les conservateurs férus de littérature classique, c’est une tirade creuse, fourrée aux inepties et aux citations de philosophes. Je ne m’intéresse qu’au texte : il m’a exaspérée. Désolée, les filles.
Plus farces que forces, il ne manque que les tomates. J’ai eu l’impression d’être conviée à un buffet à volonté, garni de poncifs et de lapalissades. Un peu d’ânerie, beaucoup d’ennui. Plus d’une fois, je me suis demandé : elle est naïve (entendre « autodidacte pleine de fraîcheur et d’innocence ») ou torturée limite débile ?
Si j’avais un entretien avec Laura Vazquez, je lui dirais à son terme qu’elle me fatigue. Elle rétorquerait : « n’y a-t-il pas dans votre fatigue le signe d’un conformisme bourgeois et d’un coupable renoncement ? », avec dans ses yeux la révolte des opprimés de tous bords qui exsudent de ces 289 pages. Car la dame crie plus qu’elle n’écrit.
Passé le léger frisson d’une prose vive et libérée, d’une indignation sincère et systématique (exemples aux pages 49, 268, 275), la lassitude s’impose et le n’importe quoi prévaut. Voici un florilège de phrases sorties de leur contexte, certes, mais le contexte étant consternant… « Le mystère de la vie ne cesse de s’épaissir tandis que les chiens font wouaf », « Les phrases comme les plats en sauce sont des compositions humaines », « De la même manière que nous pleurons nos morts, nous aimons les frites ».
J’ai passé le livre à mon meilleur ami (italien) qui, au bout de dix pages, a éructé un viscéral : « ma va fan C… ». Il n’y avait pas meilleure conclusion.
Appréciation :🔪🔪




