Caro Pasolini

Caro Pasolini

Qui aime bien châtie bien.

Cyril Huot ne pardonne rien à Pier Paolo Pasolini (P.P.P.). Comme s’il fallait en passer par cette purge virulente pour accéder à son génie (51).

Il y a quelque chose de salvateur à relever les contradictions du maître, à signaler ses égarements ou, disons-le carrément, ses pires conneries. Comme le fait de condamner le divorce et l’avortement alors que lui-même, fidèle à l’Église, passe outre le fait que tout acte sexuel n’ayant pour objet la procréation est un péché mortel. Église dont certains représentants ont loué son « Évangile selon Saint-Matthieu ». Ou P.P.P. préférant, en plein mai 68, les flics aux étudiants petits bourgeois fils à papa tabassés, oubliant son narcissisme, son un train de vie de starlette et ce cordon ombilical qu’il n’a jamais coupé.
L’homme, qui plus est le poète ou l’artiste, est faillible, fragile, imparfait, injuste. René Descartes a dit : « Les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices aussi bien que des plus grandes vertus ».

Attachant et ambivalent P.P.P. Communiste parce que chantre du peuple, catholique parce que figure christique et surtout libre : « je suis de la race de ceux qui chantent dans les supplices ; je ne comprends pas les lois, je n’ai pas de sens moral… » Viré par le PC, finalement honni par l’Église, P.P.P. fait l’objet d’un harcèlement judiciaire sans précédent (voir les hallucinantes pages 126-132). Saint-Sébastien, toute sa vie, il guettera (souhaitera) la dernière flèche.

Loin d’une hagiographie abrutissante, Cyril Huot tente de percer le mystère de Pasolini depuis « la teta velata » (son « Rosebud ») jusqu’aux prédictions de son assassinat. Passionnant.

Bilan :🌹🌹

Les ombres des mohicans

Les ombres des mohicans

Sarah quand même

Sarah quand même