En haut de l'affiche

En haut de l'affiche

Une satire du cinéma français drôle et salutaire, malgré quelques maladresses. La première partie du livre est moins accomplie que la seconde parce que Fabrice Châtelain peine à y installer l’intrigue. On y retrouve tous les tics d’un premier roman (écrit par un homme) : tendance à faire étalage de sa culture, références aux swag et zeitgeist présumés du moment, usage peu homéopathique de la vulgarité et une bonne dose de misogynie que la nature profonde de son personnage, Joseph Paillard, ne suffit pas à excuser. L’autre protagoniste, Vincent, est l’archétype du looser parisien, jusqu’à la caricature. Mais à partir du moment où son scénario trouve les faveurs d’un producteur, le livre s’emballe et donne un aperçu pittoresque des coulisses de la construction d’un film, comme une version livresque et burlesque de « La nuit américaine » ou le penchant déjanté de l’appliqué « Making of » de Xavier Durringer, qui traitait du même sujet. Car le film se fera, malgré toutes les péripéties que la réalisatrice et son amant d’auteur devront surmonter. Les deux derniers chapitres sont particulièrement savoureux : à vous de lire pourquoi. Un roman imparfait certes, mais qui a le mérite de faire sourire, précieux miracle en ces temps de sinistrose aigüe.

Bilan : 🌹

Le détour

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Les oubliés de Londres

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