Inconstance des souvenirs tropicaux

Inconstance des souvenirs tropicaux

Dans une interview qu’il accordait au sujet de son chef d’œuvre, Shantaram, Gregory David Roberts précisait : « une forte expérience d’expatriation ne suffit pas à faire un bon roman. C’est l’histoire qui doit commander, pas les souvenirs ». C’est bien le problème du livre de Nathalie Peyrebonne : l’histoire de son roman sert de prétexte à la rédaction de ses mémoires. L’évocation du Costa Rica de son enfance ne manque pas d’intérêt, entre anecdotes et réalités de la vie locale (ex : p92) mais j’ai surtout ressenti de l’amertume et de la nostalgie. Un syndrome commun à tous mes amis rentrés d’une longue parenthèse à Shanghai, Singapour, Le Cap ou Dubaï : une frustration, une incapacité à communiquer la richesse de ce qu’ils avaient vécu.
Dans un style souvent poussif (beaucoup trop d’adverbes, des tournures de phrases malheureuses), l’auteure essaye de nous intéresser au mystère qu’elle a imaginé mais c’est dans les descriptions de ses jeunes années à San José qu’elle est la plus à l’aise, et la plus authentique. Pour le reste, on s’ennuie ferme. On ne parvient ni à s’attacher à son insipide héroïne, ni à se passionner pour son enquête dont l’aboutissement, dans les toutes dernières pages, laisse un goût d’inachevé et de « tout ça pour ça ».

Bilan : 🔪

À mains nues

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Paria

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