La langue des choses cachées

La langue des choses cachées

Cécile Coulon s’intéresse à la bestialité de l’homme (voir passage page 28, « C’est un humain qui ne mérite pas qu’on le nomme ainsi »), à ses manifestations les plus abjectes. Pourtant, au bout de cette noirceur vacille une lumière d’espoir. Cécile Coulon la poursuit sans relâche. Elle aime contempler la rose qui surgit du fumier.

Le prologue de son roman est de haute volée. Et quel merveilleux conte (p69) que cette jeune fille riche, laide et difforme que son père entoure de monstres (Freaks) pour qu’elle en paraisse plus jolie ! Une digression de quelques pages, hélas.

Pour le reste, il m’a semblé que l’auteure était tétanisée par un de ses romans fétiches, « Le puits » d’Iván Repila, dans le fond (rapport mère-enfants, âmes damnées, brutalité…) comme dans la forme. Avoir choisi pour toponyme de son livre « Le fond du puits » ne doit rien au hasard.

Elle ne mérite pas la comparaison. Là où le roman de Repila tenait du miracle par la manière dont les pires horreurs étaient susurrées, celui de Coulon apparaît poussif et répétitif. On s’égare un peu dans cette histoire de guérisseurs aux pouvoirs surnaturels que les pauvres humains réclament pour purger leurs bassesses, conjurer on ne sait trop quels maléfices. Chez Coulon, le non-dit devient artifice. La magie du silence masque l’attendu.

Comme on dirait dans « The Voice », Cécile Coulon a « un univers à elle » (avec beaucoup d’araignées) mais elle n’en tire pas toujours le meilleur.
Dommage, parce qu’elle est douée de poésie.

Bilan :🔪

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