Le puits

Le puits

Un petit chef d’œuvre ! En disant petit, je ne me réfère qu’à la longueur du texte. Il démontre que, pour écrire une merveille absolue, il est inutile de rédiger un pavé. De toute façon, ce n’était pas l’intention d’Iván Repila qui a sorti son récit dans la douleur, dans l’exigence et l’urgence, avec une rage que je n’avais pas ressentie depuis le grand cahier d’Ágota Kristóf. Il a la même force, le même génie. Il ne cherche ni à plaire ni à convaincre. Il raconte avec son cœur et ses tripes, sans concession, sans artifices. Je suis restée littéralement scotchée par l’histoire de ces deux frères bloqués au fond d‘un puits. Je ne peux pas vous en dire plus car je risquerais de tout divulgacher. Ce n’est pas un hasard si des auteures telles que Zoé Valdès ou Cécile Coulon en ont fait leur livre de chevet. Je lisais, et je tremblais. Comme ces deux enfants, je me suis cramponnée aux parois du piège. Pas de facilité ni de « cliffhanger » chez Repila. Pas d’horreurs ni d’hémoglobine. Tout surgit de l’ombre avec une logique implacable, terrifiante parce qu’évidente. Relia a ce talent rare : décrire avec une économie de mots les peurs viscérales qui nous chahutent depuis l’enfance. J’ai été transportée dans l’esprit de ces deux frères. J’ai été confrontée moi aussi à leurs équations cruelles comme, par exemple, « de quoi serais-je capable pour survivre ? » Je n’ai pas su répondre. Le dénouement m’a laissé sans voix. Il me faudra plusieurs jours pour reprendre mon souffle, et envisager un autre livre. « Le puits » est entré au panthéon de mes lectures inoubliables.

Bilan : 🌹🌹🌹

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