Mon maître et mon vainqueur

Mon maître et mon vainqueur

Un pur bonheur, ce roman.

Cela m’enchante qu’en cette rentrée, les auteurs osent s’attaquer au sujet le plus risqué de la littérature : l’amour passionnel.

C’était quand la dernière fois que vous avez eu du mal à lâcher un livre, pensé que l’auteur avait tout compris de la vie et que son texte était d’une grande justesse ? Si la réponse à cette question est : « il y a longtemps », lisez le roman de François-Henri Désérable.

La poésie est y omniprésente, ce n’est pas étonnant. Comme l’amour, elle obéit à ses propres lois et permet d’échapper à la brutalité du réel (p23-24, p50).

L’amour, Désérable le contemple avec indulgence, tendresse et un brin de malice. Dans la peau du narrateur, ami intime du couple, il semble dire : ils étaient fous d’amour, et alors ? Qui n’a pas rêvé d’être emporté par cette folie et d’en ignorer l’inéluctable issue ?

Pour le reste, tout est ciselé. La première phrase : « j’ai su que cette histoire allait trop loin quand je suis entré dans une armurerie » ; l’acuité avec laquelle les personnages sont dépeints (ex : p32) ; l’intensité des scènes de sexe, jamais scabreuses (p54 ; ah la baise oxymorique p102 !) ; l’humour, (« rien (…) n’est jamais vain ni dérisoire, et même Sisyphe en roulant sa pierre gardait la forme ») ; les considérations sur l’amour (« quand le désir s’émousse au sein du couple, il faudrait pouvoir sous-traiter ») ; la jalousie (p126) ; jusqu’aux clins d’œil à Tanguy Viel (p139) ou à Stendhal (p169) .

Je parie que François-Henri Désérable est un ami du dessinateur Voutch.

Bilan :🌹🌹🌹

Le mépris littéraire

Le mépris littéraire

Encore une journée divine

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