Soleil amer

Soleil amer

Amir et Daniel sont de faux jumeaux, de faux frères, deux âmes séparées à leur insu, « à force de tordre le réel, elles finiraient bien par le faire plier ». Leur histoire est celle de ces Algériens venus en France pour donner un futur à leurs enfants. Ces enfants qui deviendront, au fil du temps « issus de l’immigration » entre espoir et rejet. Mais le rêve d’une vie meilleure s’est évanoui : « Nous nous dirigeons vers un monde où les montgolfières et les cerfs-volants n’intéresseront plus personne ». 

Des Arabes, on ne respecte que la valeur travail. Pour le reste, qu’ils se fassent discrets, qu’ils n’osent imaginer faire partie de cette France qui a eu la largesse de les accueillir. On ne veut rien savoir de leurs sacrifices et de leur déracinement. On leur permet juste de respirer. En silence. Le roman examine avec soin la complexité des rapports qui lient les deux pays : « La France et l’Algérie sont des sœurs empêchées. Elles n’ont pas réussi à vivre ensemble, mais n’ont jamais su vivre l’une sans l’autre ». De ce point de vue, c’est réussi. 
J’ai été moins convaincue par le secret de famille, fil rouge un peu ténu qui ne justifie pas toutes les péripéties du récit.

Je regrette aussi que l’auteure ait fait autant d’ellipses, qu’elle ait écourté certains passages de la vie d’Amir et de Daniel (j’allais dire Azur et Asmar…), comme si ça la dérangeait de nous en dire davantage, comme si leurs souvenirs ne méritaient pas une lettre, mais juste une carte postale. Par paresse ou par pudeur ? Avec 50 pages de plus, ce roman aurait eu une tout autre allure.

Bilan :🌹

Madame Hayat

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L'aiguilleur

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