Une nuit particulière

Une nuit particulière

Il faut faire fi de la forme.

Des phrases écourtées, des passages à la ligne.

Des sentences assénées dans l’espace. Vides et prétentieuses.

De la mécanique répétitive du récit : une description paresseuse, un fragment d’érudition et cette pensée qui se veut définitive.

Grégoire, vous m’avez exaspérée.

Votre prose, mi chick lit, mi auteure « Nobelisée ».

Dialogues faciles. Genres caricaturés.

Votre Aurore est aux abois, prête à la folie. Votre Simeone devient soudain prévisible. Pourquoi raconter sa vie ainsi (cancer, fougue à Messine, jeune fille sauvée) ? Ce que votre rencontre gagne en crédibilité, elle le perd en panache. Vous colportez la légende selon laquelle : la passion amoureuse est l’apanage des femmes (pour parodier vos formules d’ancien publicitaire).
Grégoire, vous m’avez envoûtée.

Quelle belle idée que ce duetto d’amour inassouvi ! (« Nous fûmes (…) des amants abstinents qui connurent la jouissance des cannibales »). Y-a-t-il plus belle définition du désir, ce mystère qui vous obsède ? Je vous pardonne les tourbillons Lelouchiens, les trémolos du mélo, les références culturelles attendues et cette fin, mortelle, improbable issue de secours.

Vous transmettez une émotion. Belle et sincère. Vous avez gagné.
Car il semblerait que de nos jours, l’émotion emporte tout sur son passage, qu’aux yeux des éditeurs elle excuse l’approximation du style et la banalité de l’histoire.

Bilan :🌹🔪

L'odeur de l'Inde

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L'allègement des vernis

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