À son image


L’image égale à mille mots. À propos de « À son image ». Avec son dernier ouvrage, Jérôme Ferrari explore ses thèmes de prédilection : l’inéluctable faillite de l’homme, sa fascination pour son propre déclin; la guerre, révélatrice implacable de la nature humaine; la question de la foi; les origines du mal et la Corse bien-sûr. Son écriture est puissante sans la densité qui la rendait parfois difficile d’accès, par excès de confiance peut-être. Son personnage principal, Antonia, obsède et fascine. Je ressors de cette lecture abassourdi avec le sentiment diffus d’avoir mené (sans m’en apercevoir) une réflexion sur le sens de la vie en général et des images en particulier. Ferrari n’est pas professeur de philosophie pour rien. Il nous fait réfléchir en douceur, en nous prenant la main par sa prose. Le roman est son instrument. Il excelle à en jouer. Il en était de même avec « où j’ai laissé mon âme » sur le thème de la torture qui reste à ce jour mon préféré. Goncourt ne saurait mentir, en tous cas. Si Ferrari ne l’avait pas eu pour « le sermon sur la chute de Rome », il l’aurait mérité pour son dernier roman qui lui ressemble : anxieux, ténébreux, énigmatique, métaphysique, lucide, fort et souvent jouissif. À son image.

Bilan : 🌹🌹🌹

Le sillon

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Concours pour le paradis

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