Aliène

Aliène

Elle s’appelle Fauvel. Un prénom de bête féroce.

Depuis qu’elle s’est faite éborgner par un tir de LBD en marge d’une manif, elle n’est plus la même (« La blessure dégouline en elle, l’embrase, la berce, la noie »). Elle est terrorisée, s’apaise avec du shit afghan ou des godes bien lustrés. Quand sa meilleure amie lui demande de garder la chienne adorée de son daron, elle ne manque pas l’occasion de quitter sa ville assassine. La campagne n’est pas plus rassurante. Un repère de frustrés que la chasse aux cerfs et la quête d’hypothétiques extraterrestres (bon trip aux pages 106-115) rendent agressifs, d’autant qu’un animal non identifié s’amuse à déchiqueter les bovidés du coin. Les autochtones sont sur les nerfs. Ça ne joue pas en faveur de Fauvel et du molosse dont elle a la garde. De quoi flipper sa race.

À la lecture de ce pitch, vous vous dites : « ça a l’air complètement barge ! »

Affirmatif, et c’est plutôt jouissif. L’auteur a su créer une atmosphère poisseuse, inquiétante, propice à l’installation d’un suspense digne d’un thriller classique.

Un roman écrit dans un style direct, avec des mots bruts et son lot de scènes dérangeantes. Ni pincette, ni fioriture. Le thème du roman est la colère qui s’immisce en chacun d’entre nous, et nous asservit. Pour la conjurer, nous sommes prêts à toutes les lâchetés.

Une histoire qui oscille entre réel et hallucinations, sans jamais basculer. Cette hésitation en fait la saveur, mais aussi la faiblesse.

Bilan :🌹

L'échec

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Une façon d'aimer

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