Autour des sept collines

Autour des sept collines

Ma lecture du livre de Julien Gracq a coïncidé avec mon voyage à Rome. Après Stendhal et Chateaubriand, il me manquait la vision de l’auteur de l’inoubliable « Rivage des Syrtes ».

Commençons d’abord par ce qui m’a déplu : cette tendance à comparer les beautés qu’il découvre avec celles que l’il connaît déjà, surtout lorsqu’elles résident en France (je déteste qu’on fasse de l’hexagone une référence à toutes choses. Quel manque de curiosité et de discernement !). Ne peut-on pas admirer un pays pour ce qu’il est et non pour ses similitudes avec un autre ? Faire référence à Montmartre au moment de gravir les escaliers de la place d’Espagne, j’ai trouvé ça déplacé.

Ces quelques écarts mis à part, Julien Gracq n’a pas son pareil pour saisir l’esprit des lieux (« À Rome tout est alluvion, tout est allusion »). Il explique mieux que personne pourquoi Rome est éternelle (p47 – « Aux plaisirs que trouve le touriste à visiter ses monuments (…) se mêle une très vague et très subtile sensation d’apesanteur » et aussi pages 69, 80, 82, 90-92, 96 et 102-104). Il décrit magnifiquement le Capitole coincé derrière « la pièce montée du roi moustachu » (p43), la via dei fori imperiali libérée depuis de son trafic (p54) ou le château Saint-Ange, rebelle à tout baptême (p55).

Rome échappe aux lois des hommes et contemple d’un œil ironique toute entreprise d’impressionner l’époque : « Une des tristesses de Rome est dans ces gestes grandioses, mais figés, suspendus à mi-chemin, que la liturgie et l’architecture ébauchent partout comme un rêve ou en souvenir sans jamais les achever ».

Bilan : 🌹🌹

Je vivrai d'amour pour toi

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Souvenirs du théâtre des opérations

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