Je vivrai d'amour pour toi

Je vivrai d'amour pour toi

Qui a tué Man Laveau ? Pour son fils, docteur et narrateur de ce récit, il n’y a pas de doute possible, sa mère a succombé à un cancer du poumon. Pour sa famille en revanche, réunie autour de sa dépouille, il n’y avait rien de naturel dans ce décès-là. On l’a assassinée (« La mort est une énigme de l’au-delà et la réponse est à chercher là-bas »), pire, on lui aurait jeté un sort (« Ils lui ont envoyé un mauvais air, une poudre et dix-sept zombis »). Qui sait ? Les coupables sont peut-être en train de la pleurer (« Une femme, deux hommes. Jaloux jusqu’aux dents. Tout ça dépassait le petit Jésus. Il n’y connaît rien au mal »).

Tout au long du roman, le fils s’adresse à sa mère (joli procédé narratif) et lui fait part de son étonnement. Elle était insubmersible, plus forte que toutes les épreuves (p39). Que lui est-il arrivé ? En observant les uns, en écoutant les autres, il comprend que le vice peut avoir raison des liens familiaux.

Evains Wêche a évité le piège du roman carte postale des Caraïbes (ici Haïti) avec tous les clichés attendus (ex : rites vaudous, violence, alcoolisme, sexe effréné, pauvreté et tremblement de terre). Tout y est pourtant, tout est dit, mais c’est un décor, un bruit de fond, un cadre qui jamais ne se change en répertoire touristique.

La superstition, tout comme la religion et la politique, reste un puissant moyen d’abuser les crédules et les fragiles. La science en est l’antidote. Bel écho à nos errements contemporains.

Bilan : 🌹🌹

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