Cité engloutie

Cité engloutie

Des années de plomb en Italie, les Français ont le vague souvenir de l’assassinat d’Aldo Moro et de l’attentat de la gare de Bologne. Elles furent encore plus sanglantes qu’on l’imagine.

Le père de l’autrice a fréquenté les activistes de Prima Linea, une branche armée d’extrême gauche qui tentait d’exister dans l’ombre des Brigades Rouges. Mais au fond, que signifie « fréquenter » ? C’est l’enjeu de l’enquête menée par Marta Barone : comment son père a pu participer à cette folie ? De quoi s’est-il rendu coupable à une époque où tout était radicalisé, promis au crime ? Était-il au mauvais endroit au mauvais moment ?

Étudier le passé de son père l’amène à comprendre ce que représentait le parti communiste pour ces ouvriers qui vivaient dans l’espoir d’un jour meilleur. La désillusion fut grande (« Nous pensions que le parti était un moyen, alors que c’était une machine stupide qui nous broyait à notre insu »), le parti allant jusqu’à influencer le domaine sacré de l’intime (p198). 

Le communisme offrait une autre Église, une alternative prolétarienne à la sphère des Bourgeois. « On éprouvait le besoin d’adhérer à quelque chose qui vaille la peine d’être défendu. Les jeunes fascistes, les jeunes communistes… (…) Leur dégoût des valeurs institutionnelles et des règles se ressemblaient » - p149 et p150 « Nous avions besoin d’une mythologie ».

C’est un des enseignements de ce livre : nous avons abandonné la foi et les idées au profit de la carte bleue. Ce que nous avons gagné en paix, nous l’avons perdu en convictions.

Même s’il a quelques longueurs (l’errance, les culs-de-sac), ce livre est un formidable document sur une époque violente et passionnée. Le dernier chapitre, au pied du volcan, m’a beaucoup émue.

Bilan :🌹🌹

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