La vie sans fondement

La vie sans fondement

Un premier roman qui ne manque pas de panache malgré un sujet difficile et personnel que l’auteur a pris avec le recul et l’autodérision nécessaires.

La vie de Nicolas Krastev-McKinnon est sans fondement, sans queue ni tête. La faute à des maladies à répétition qui lui gangrènent la vie depuis son adolescence, commençant par une tumeur cancéreuse. Rien que ça.

Il enchaîne ensuite avec une ablation du coccyx. C’est ce qui s’appelle « l’avoir dans le c.. ». Infection, opération, rémission, dépression, des années d’enfer pavées des bonnes intentions de médecins qui feignent de maîtriser la situation (p36). Une énième, mais très juste, évocation de l’errance médicale à laquelle nous autres, pauvres mortels, sommes désormais condamnés. Il faut s’arranger avec la fatalité, s’improviser savant, compter sur une bonne âme qui prendra le temps de s’intéresser à votre cas sans expédier le rendez-vous avec le trop entendu « voilà, voilà ».

Et puis, ce n’est pas négligeable, Nicolas Krastev-McKinnon parle de Rome avec éloquence et pertinence, détaché des clichés qui corrompent en général la description des écrivains (ex : Yannick Haenel). Pour une raison simple, il y habitait (« je ne regardais plus les monuments que comme des compagnons d’armes »), baigné par ce soleil « pas syndiqué comme celui de Paris ».

L’intérêt de ce livre tient aussi à ce genre de formules, bien pensées et bien envoyées (autres exemples aux pages 102, 137).

Appréciation :🌹🌹

Satie

Satie