Kuki-No-To

Kuki-No-To

Voici un savoureux traité de la vie conjugale japonaise. Deux règles de base. 1° Les hommes japonais trompent volontiers leurs conjointes mais ne veulent pas perdre la face en divorçant. 2° Les femmes japonaises tolèrent les amantes de leurs maris à condition de garder l’usufruit de la bourse (… l’argent du foyer). Ce qui fait l’originalité de ce roman, ce n’est pas l’adultère du mari, c’est l’adultère de son épouse qui, après des années d’amnésie volontaire, retombe amoureuse de son amie d’enfance. Avec tact et sensualité, l’auteur décrit le trouble qui s’empare d’Atsuko, la montée de son désir, son irrépressible besoin de liberté, faisant fi des conventions d’une société restée traditionnelle malgré toutes les bizarreries sexuelles qui la caractérisent par ailleurs. Le voyage des deux femmes dans l’île de Sado est un sommet d’érotisme qui rappelle le superbe film de Park Chan-Wook, « Mademoiselle », la perversité en moins. Je me suis laissée entraînée par ce livre, oubliant mes sujets d’agacement comme l’usage fréquent des initiales (ex : Mademoiselle O. est partie avec N. dans la ville de K.) et une intrigue qui n’est pas très originale. Le charme opère parce que nous sommes au Japon. Les métaphores (la culture du fuki ou du bambou), les silences, les murmures y deviennent captivants. Ne pas essayer de transposer cette histoire dans la France contemporaine. Ça donnerait : « Viviane trompe son mari, Robert, avec Jacqueline, son ancienne copine du lycée qu’elle a engagée pour l’aider à cultiver ses plants de broccolis (équivalents des fukis). À l’occasion d’un séjour à l’île de Ré, Jacqueline séduit Viviane ». C’est tout de suite moins glamour. L’adaptation française n’est pas pour demain.

Bilan : 🌹

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