La beauté sur la terre

La beauté sur la terre

Dernier roman sorti de ma bibliothèque avant le marathon de la rentrée littéraire 2021 : « La beauté sur la terre ».  C. F. Ramuz est un auteur suisse encensé par la critique et les écrivains (ex : Joseph Incardona), d’où ma curiosité.

Le thème du livre est classique (lire : 37,2° le matin, L’été en pente douce ou L’été meurtrier) : une femme à la beauté incandescente débarque dans un village de péquenauds et y sème le trouble. Ici, elle s’appelle Juliette. Elle a du sang brésilien. Sa présence ensoleille les sombres versants de la montagne où les hommes se disputent sa candeur. « Est-ce qu’on sait que faire de la beauté parmi les hommes ? ». L’admirer ou la désirer ? La protéger ou à la chasser ? C’est à l’aune de ces alternatives que la vraie nature des habitants se révèle. Mais Juliette a jeté son dévolu sur un italien bossu qui joue de l’accordéon et la ramène, par sa différence, à sa propre identité (le clin d’œil à V. Hugo est savoureux).

La langue est vernaculaire, surannée, ordonnée pour la contemplation, étrangement sensuelle (p170-172). À ce propos, le passage de la bête courant après la belle, au pied du lit de la rivière Bourdonnette (p180-190), est un modèle du genre qui, à lui seul, justifie la lecture de ce livre.

Comme le dit l’auteur, p319, souvent « quand on ne peut pas avoir, on détruit ». L’altérité dérange et fascine. La Suisse n’est pas réputée pour sa politique en faveur des Arabes en général et des musulmans en particulier. Pourtant, savez-vous quel est le premier mot clé utilisé par les Suisses quand ils regardent du porno ? « Beurette ». CQFD, je pose ça là.

Bilan :🌹🌹

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