La vie nouvelle

La vie nouvelle

Les invertis sont avertis.

En humiliant Oscar Wilde, l’Angleterre victorienne affiche son aversion pour toutes formes de déviance.

Au milieu de la tourmente, John Addington et Henry Ellis, admirateurs de Whitman (p80), décident de publier un livre polémique. Un essai, tout autant qu’un plaidoyer pour la tolérance, rappelant que l’homosexualité existe depuis la Grèce antique et que la procréation n’a pas toujours été la raison d’être du couple (p137).

Le défi est immense : ils veulent publier pour changer la loi alors que la loi, vient de condamner le plus célèbre d’entre eux.

Les deux auteurs sont victimes de l’hypocrisie conservatrice, prisonniers d’un carcan systémique. John, marié et père de trois enfants, entretient clandestinement une relation amoureuse avec son jeune secrétaire particulier. Henry n’a jamais consommé son mariage avec une femme qui, elle aussi, a le désir fuyant. Ils forment un couple « moderne » qui veut voir la sexualité « débarrassée de tout ce beau mystère dont on l’avait affreusement entourée (…), comme une impulsion saine et humaine ». Les rapports hommes-femmes doivent être repensés pour former les bases de ce qu’ils appellent « la Vie nouvelle ».

Ce roman a du charme. Il retranscrit parfaitement l’époque et les mœurs, servi par une écriture précise et délicieusement datée. Il y a de très beaux passages sur Paris (p218), la découverte de la différence (p224, 260 et 404) ou l’expéditif jugement de Wilde.

Petit détail qui m’a amusée et agacée : des références permanentes à la pilosité des protagonistes. Ça parle souvent de cheveux et de poils dans ce bouquin.

Bilan : 🌹🌹

Les insolents

Les insolents

Alain Pacadis Plan B

Alain Pacadis Plan B