Le chien des étoiles

Le chien des étoiles

Après sa tonitruante entrée en littérature, j’avais hâte de retrouver Dimitri Rouchon-Borie et son style singulier, un alliage bouillant de rage et de poésie qui ne sied pas à toutes les histoires. Il faut que ça saigne, que ça suinte et que ça dérape.

Dans la première partie de son nouveau roman, « Le chien des étoiles », tout fonctionne à merveille. Gio, un géant grièvement blessé dans un règlement de comptes, sort de l’hôpital dans un état second, tel un zombie, à la lisière de la folie, préférant le paradis de ses nuits rêvées à l’enfer de ses journées cauchemardesques. Il s’enfuit de son camp de malheur et sur sa route, il croise le mioche « Papillon » qui a tutoyé la mort beaucoup trop tôt et Dolorès, une lolita qu’il n’ose pas toucher tellement sa beauté l’impressionne. C’est un peu comme si l’auteur avait revu « Down by Law », « Slumdog Millionaire », « Le temps des gitans » et « Shéhérazade » et qu’il en avait fait un concentré de nitroglycérine. Intense et brut.

Mais dans la deuxième partie, j’ai eu le sentiment que l’auteur était aussi paumé que son personnage, à la recherche d’une fin décente. Vengeance (trop hollywoodien ?), errance (répétitif ?), résignation (ennuyeux ?) ou suicide (trop simple) ? De cette hésitation pouvait naître le suspense. C’est plutôt la confusion et la perplexité qui s’installent.

J’ai eu encore un immense plaisir à relire cet auteur qui crée des personnages inoubliables et dont les phrases sont créatives, ciselées avec des métaphores filées sur le rasoir. Je regrette seulement que son histoire s’abîme à chaque bifurcation. Le récit d’un vagabond ne peut tout expliquer.

Bilan : 🌹

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