Le coeur synthétique

Le coeur synthétique

Pour moi la preuve que les prix littéraires ne se donnent pas à n’importe qui (Chloé Delaume a construit une œuvre) mais à n’importe quoi.

Adélaïde, l’héroïne, est une femme qui n’aime pas les enfants et peine à trouver l’amour. Elle le substitue avec les ronronnements de son chat et les ondulations de son vibromasseur. Déçue par la gent masculine, elle se réfugie dans un régime au quinoa et une sororité apaisante et bien ordonnée. Ce n’est pas un roman, c’est la rubrique « love » d’un magazine qu’on a étirée en longueur. On y retrouve tous les clichés des femmes célibataires en situation dépressive.

Pour couronner le tout, Adélaïde est attachée de presse chez un éditeur sans vergogne. L’occasion, pour l’auteure, de nous servir ses frustrations et ses observations. Les premières n’ont aucun intérêt, les secondes peuvent être amusantes pour ceux qui aiment qu’on défonce le microcosme littéraire (« le prix de chlore », certains titres de romans inventés, des piques comme « son roman est mauvais mais ses amis sont nombreux »).

Au final, je ne comprends pas l’intérêt de ce livre dont le sujet, peu original, émerge page 192 : « Adélaïde Berthel, une femme comme un tas d’autres. Qui n’a pas besoin d’hommes pour se sentir exister ». Une complainte féministe de plus, donc.

Pour finir sur une note encourageante, je vous cite des tournures que j’ai aimées… mais le butin de cette lecture est maigre.
« C’est l’histoire d’une fleur bleue qu’on trempe dans l’acide ».
« Elle s’accroche à Paris parce que c’est le seul endroit où les gens marchent vite en étant bien habillés ».
« Les hommes disponibles sur le marché sont tous atteints d’un vice de forme ».

Bilan : 🔪

Vice

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Sous le signe des poissons

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