Rassemblez-vous en mon nom

Rassemblez-vous en mon nom

Avec des personnalités telles que Michelle Obama et Christiane Taubira pour l’adouber, le roman de Maya Angelou avait de sérieuses chances de me séduire… et de me rendre méfiante. On a souvent été dupées par des bandeaux tapageurs. Que nenni !

Pas étonnant que ces prestigieuses marraines aient gardé ce livre sur leur table de chevet. Maya Angelou, dans son roman autobiographique, s’affirme comme une femme libre. Ni le pouvoir, ni le sexe, ni l’argent ne viennent à bout de son désir d’indépendance.

On aime aussi sa candeur : « j’avais réussi (…) à devenir snob sur tous les plans : racial, culturel et intellectuel. Tenancière, je me considérais comme moralement supérieure aux putains. Serveuse, je me croyais plus intelligente que les clients. Mère célibataire et solitaire, je me tenais pour plus libre que les femmes mariées que je rencontrais ».

Son intelligence et sa lucidité lui permettent de traverser cette Amérique qui jamais ne se débarrassera de ses préjugés raciaux : « Les gens t’exploiteront si tu te laisses faire. Surtout toi, une femme noire ». Les gens… et les hommes. Les pages 177-178 sur les « lois de la gravité » qui régissent les rapports homme-femme sont brillantes de sincérité.

Je rapprocherais ce livre du roman d’Ann Petry, La Rue (elle le cite). On y retrouve le même thème : la difficulté de se faire une place dans la société quand on est une femme – noire, de surcroît. 
Il m’a aussi fait penser à Joséphine Baker, à sa vie extraordinaire.

Un roman sur la résilience et le courage, le tout dans la joie et la bonne humeur car s’il y a bien une chose que Maya Angelou déteste, c’est qu’on s’apitoie sur son sort. Allez zou, on sèche vite ses larmes et on attend patiemment le lever du soleil. 
Idéal pour démarrer 2021.

Bilan : 🌹🌹

 

 

Permafrost

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Chronique littéraire sur Instagram, année 2

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