Sous le signe des poissons

Sous le signe des poissons

« Encore une fois, je m’étais débrouillée pour planquer Sappho derrière un mec : plusieurs mecs cette fois. J’étais venu à Venice pour me débarrasser de l’influence des bites sur ma vie, et voilà qu’en fin de compte j’étais en train de me transformer en Hélène de Troie ».

Ça donne le ton n’est-ce pas ? Le verbe est cru (jamais vulgaire), la pensée fulgurante (toujours pertinente). Melissa Broder a décidé de tout révéler, de ne rien cacher des sentiments de son héroïne, une trentenaire à la Bridget Jones perdue dans le labyrinthe de ses amours déçus. L’homme qui l’en sortira n’est pas comme les autres. Surfer, mythique, d’une animalité qui justifie si bien le vocabulaire employé par l’auteure pour écrire ses scènes de sexe.

D’abord perplexe, j’ai été conquise par la franchise et la fraîcheur de ce roman qui se permet même un changement de registre (passage au fantastique) sans que la magie et la spontanéité du texte en pâtissent. Un tour de force.

La prouesse de ce livre c’est aussi sa poésie, alors que l’auteur semble tout faire pour s’en éloigner, sacrifiant la pudeur et les belles formules sur l’autel de ses impressions les plus brutes et de ses instincts les plus violents.

Bilan :🌹🌹🌹

Le coeur synthétique

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La Sainte Touche

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