Le lac de nulle part

Le lac de nulle part

Un roman qui se dévore. Il ne s’agit pas d’un « page turner » ni d’un « cliff hanger » mais d’un « lake crosser », d’une course effrénée à travers les lacs canadiens, à la merci du froid et de la nuit.

Alors oui, j’aurais volontiers fait l’économie de certaines pages consacrées aux portages, des descriptions répétitives du bivouac, de la préparation du café ou de la pêche au brochet. Mais ce serait oublier que leur récurrence donne son cadre à l’intrigue et qu’elle entretient le suspense. L’accomplissement d’une tâche peut relever de la prouesse, voire du miracle, quand les éléments vous sont hostiles. De la capacité des jumeaux, Al et Trig, à s’acquitter de ces tâches, aussi simples soient-elles, dépend leur survie.

Pourquoi leur père les a embarqués dans cette folie, une balade en canoë à l’approche de l’hiver ? On le découvre au fil de l’eau, entre deux coups de pagaie, dans la chaleur réconfortante du campement ou le nez dans les aurores boréales. Si la nature a raison de leurs inhibitions, elle est aussi complice du drame qui se joue. Le mal qui touche le père est plus profond que ses symptômes le laissent supposer. Derrière cette interrogation se cachent l’inavouable et la désintégration d’une famille (« Il n’y a que des secrets ente nous »).

Gallmeister tient bien sa ligne. Les ingrédients majeurs de sa recette éditoriale sont tous réunis : des forêts, des rivières et une tragédie familiale. Le dernier Pete Fromm ne déçoit pas, il est parfaitement conforme au cahier des charges.

Bilan :🌹🌹

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