Le poulailler métaphysique

Le poulailler métaphysique

Entre Jean de La fontaine et Philippe Katerine (vous vous souvenez de son poulet N°728120 ?), ce livre est plus un exercice de style qu’un roman. Adepte de l’anthropomorphisme, l’auteur humanise les animaux ou plutôt s’animalise jusqu’à s’immiscer dans la chaîne alimentaire : il y a le ver, la poule, l’auteur et Dieu (« Je me dis souvent que j’ai le même rapport envers mes poules que Dieu doit avoir envers moi. Un peu d’émerveillement, un peu de hauteur, un peu de pitié. »).

Cette vie de poulailler est le prétexte à l’étude de tous les proverbes gallinacés (poule mouillée, une poule qui a trouvé un couteau…) et à des digressions philosophiques, souvent ridicules, et moins désopilantes que la fameuse blague qui occupa, il y a longtemps, nos soirées entre amis : pourquoi le poulet traverse-t-il la route ? (Ex : Aristote : c’est la nature du poulet de traverser la route ; Emmanuel Macron : le poulet a traversé la route pour trouver du travail). Mon principal regret, c’est que nous n’apprenons pas, au bout de ces 150 pages, qui, de la poule ou de l’œuf, a commencé.

C’est vrai, l’auteur a un certain talent pour décrire l’expression d’une poule interloquée et j’ai toujours de l’admiration pour les écrivains capables de pondre quatre pages d’affilée sur les déambulations d’une bestiole. J’imagine que le rapport à la poule est très personnel. La poule, n’a jamais suscité mon empathie. Pour moi, elle symbolise l’animal asservi, soumis, laborieux et limité dans ses ambitions (« La grande affaire de notre vie, c’est l’œuf », p45).

Pour ce qui est des volatiles, je préfère cette citation d’Alejandro Jodorowsky : « un oiseau né dans une cage croit que voler est une maladie ». Ça vous donne une idée du mépris que j’ai pour la poule.

Bilan :🌹

Où vivaient les gens heureux

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Madame Hayat

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