Les magnolias

Les magnolias

Mais quel bonheur ce bouquin ! L’histoire ? Alain intermittent du spectacle en manque de spectacles décide de s’occuper sérieusement de sa grand-mère, amnésique, qui croupit au fond de son EPHAD - le mal nommé Les Magnolias. Au fil de ses visites, Alain réalise que sa mamie n’est pas celle qu’il croyait. On a tendance à figer les vieux dans leur triste présent alors que leur passé est souvent plus glorieux. Il soupçonne sa mamie de cacher son jeu, d’être une polygame assumée. Alors il cherche à en savoir plus. Pour l’aider, il y a Rico, l’ami homo qui fait fortune dans le commerce des poupées qui font pipi et qui prend la vie du bon côté « la vie ne lui faisait pas peur, elle était une étape comme une autre, pas plus importante qu’une foire à saucisses, ou qu’un cirque itinérant ». Il y a aussi Michel, l’oncle qui en veut à la terre entière parce que la nature l’a mal doté. Et puis Rosie, la prostituée qui « avait un accent d’ici, un pseudonyme, une odeur de vieille syndiquée, un indice graisseux problématique et tout le charme du monde ». Florent Oiseau fait rire avec des sujets graves, il pose un regard tendre, irrésistible et lucide sur les petits bobos et les gros défauts des gens. Il rivaliserait haut la main avec Edouard Baer, si ce dernier écrivait des romans. Florent Oiseau a l’art des tirades comico-lyriques et des raccourcis jubilatoires (lire les p67, p70, p71, p88, p93, p169). Oh la tirade sur la macédoine ! « La macédoine, ça sent le chagrin, je trouve que c’est un plat émouvant (…) Mais c’est avant tout un plat d’aire d’autoroute, une entrée fédératrice. Mayonnaise et légumes, quelle audace ». Ça faisait longtemps que je n’avais pas pris autant de plaisir en lisant. L’acheter d’urgence ? « Oui, et je ne dis pas souvent oui »… Comme dit la publicité.

Bilan : 🌹🌹

Le service des manuscrits

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Disparaître

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