Les monuments de Paris

Les monuments de Paris

Les monuments de Paris sont ce père et ce grand-père qui ont marqué l’histoire de leurs personnalités hors du commun.

Le premier, Denis, était un philosophe autodidacte, un brillant businessman, un homme à femmes, un monstre engendré par les trente glorieuses qui a pu susciter l’adoration autant que la détestation, et dont notre époque n’aurait fait qu’une bouchée (« L’outrance, le trop, le toujours plus, l’hubris a été ton mode opératoire, ton équilibre »). Un homme dont la richesse corrompt la générosité (« J’aurais voulu son amour immatériel, je l’aurais voulu pur, j’aurai voulu lui prouver à quel point j’étais désintéressée, insensibles aux transactions qui régissaient les liens qu’il tissait autour de lui »).

Le second, Georges, cet « esthète sincère », ce « petit juif parti de rien », est devenu un homme d’état. On lui doit la création du Festival de Cannes, le sauvetage épique des trésors du musée du Louvre ou l’audacieuse promotion des artistes avant-gardistes (« L’État mécène, pour faire son métier, devrait avoir trois budgets : celui de la charité, celui de la nouveauté et celui de la beauté »). Contemporain de Jean Zay et de Léon Blum, il fut, comme eux, humilié. Ce récit est aussi une manière de réhabiliter sa mémoire.

À la limite de l’hagiographie, ce livre est à la fois émouvant et instructif. On sent que l’auteure a une tendresse particulière pour son grand-père. L’admiration pour son père est mesurée, et pour cause, elle ne lui a jamais pardonné d’avoir négligé sa mère, bipolaire et merveilleuse, « Fugitive parce que reine » - titre du roman que j’avais préféré à celui-ci, moins enlevé, et confus par endroits.

Bilan :🌹

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