Qui après nous vivrez

Qui après nous vivrez

Ça bastonne, ça brûle, ça saigne, ça tue et moi, je me suis ennuyée à mourir. Comme devant un film d’action qui lasse au bout d’une heure de violence gratuite. Un mauvais scénario de Mad Max.

Je ne le déplore pas de gaieté de cœur. J’adore Hervé Le Corre. Ses romans, notamment « L’homme aux lèvres de saphir », m’avaient jusqu’ici comblée.

À quoi rime cette version trash du « Ravage » de Barjavel ? L’idée d’un roman choral sur trois générations (de femmes) était excellente. Mais les époques, les enjeux, les situations se répètent et se ressemblent, caricaturant Margareth Atwood et les nanars dystopiques des années 80.

À quelle fin ? Pour nous démontrer que le futur est anxiogène et que la symphonie du chaos s’imposera ? Pour nous alerter sur les dangers du fascisme rampant ? Prémonitions rabâchées.

Hervé Le Corre excelle à décrire l’enfer sur terre (pages 93, 143, 191, 224, 248) et le dénuement des hommes qui lui survivent (pages 112, 176, 268). Les passages qu’il leur consacre sont remarquables (« J’ai passé ma vie à avoir peur et à attendre que le jour se lève ».

Insuffisant. J’ai eu l’impression de lire une sorte d’adaptation du film d’Alfonso Cuarón, « le fils de l’homme » - le souffle et le sens en moins. Toute cette débauche d’énergie à disséquer la vilaine nature de l’homo sapiens m’a paru vaine et quitte à enfoncer le couteau dans la plaie de l’humanité, autant le faire dans les cicatrices du passé (p380, comme un aveu). Elles la racontent mieux, et la douleur n’a rien d’une hypothèse.

Bilan :🔪

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