Frappabord

Frappabord

Je pense qu’il y a une forme de snobisme à chérir les écrivains Québécois. Ils sont étrangers mais pas trop, puisqu’ils emploient la langue de Molière. Mais cet engouement est justifié. Il y a chez les auteurs francophones une fraîcheur, un détachement, une originalité que nos littérateurs hexagonaux ont perdue. J’ai récemment retrouvé ces qualités chez Kevin Lambert et Éric Chacour. Mireille Gagné, avec un peu moins de panache, ne fait pas exception.

De quoi le Frappabord est-il le nom ? D’un spécimen de taon redoutable qui mord ses proies sans ménagement. Pendant la seconde guerre mondiale, des militaires inconscients ont l’idée de l’utiliser pour transmettre un virus létal. Le cauchemar devient réalité quand survient une énième manifestation du dérèglement climatique.

Pour raconter son histoire, Mireille Gagné s’est placée dans la peau des chercheurs, du petit fils de la première victime avérée et, trouvaille géniale, d’un frappabord malin et retord. C’est évidemment le témoignage de la vermine qui m’a le plus amusée. Il donne son piquant au récit (lire les chapitres intitulés « proie » et « coït » - un bonheur coupable). C’est d’ailleurs au taon que revient la responsabilité de tuer le suspense et de punir ces hommes qui n’ont toujours pas compris qu’en maltraitant la nature, ils courent à leur perte. Plus bêtes, tu meurs…

Une fable écologique qui se lit avec plaisir.

Bilan : 🌹

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