Mes fragiles

Mes fragiles

Préambules : je ne m’intéresse qu’au livre, je préfèrerais lire les textes sans connaître leurs auteurs, je n’avais jamais lu Jérôme Garcin.

« Mes fragiles » a pour lui d’être bien écrit - et c’est déjà beaucoup.

Pour le reste, il est la synthèse parfaite de tout ce que j’abhorre : autofiction, livre d’ennui pandémique, microcosme parisien, souvenir lacrymal et production mineure de personne connue.

Garcin n’a pas été chercher son histoire très loin puisqu’il évoque sa famille. Il y a quelque chose d’agaçant dans sa manière de l’ériger en exception. Beaucoup de familles ont été touchées par la maladie. La sienne est unique, génétique, c’est le syndrome de l’X fragile. On a tous des amis proches qui sont venus au chevet de nos anciens. Les siens s’appellent Erik Orsenna ou Michael Lonsdale. Les souffrances de l’auteur sont d’une facture inédite, ses épreuves, autrement plus romantiques. Cette impression récurrente que l’auteur se place au-dessus d’une mêlée que je le soupçonne de mépriser un peu.

Vieillesse, maladie, peur de la mort, perte d’un être cher, liturgie des messes d’enterrement, secret de famille… Des thèmes que l’auteur aborde sur un registre plus personnel qu’universel ; voilà ce qui distingue un journal de bord d’un roman.

À défaut de trouver son propos original, je retiendrai donc sa belle écriture, sans occulter des tournures prétentieuses, comme cette manière de transformer les auteurs en adjectifs : un vitrail claudélien, un souvenir proustien ou un jardin giralducien (p78).

Un bon livre ? Non, mais une excellente dissertation de Khâgne dont le sujet était « Racontez votre déchirure familiale ». À l’école, lieu d’apprentissage, ça vaut 20/20, ailleurs…

Bilan :🔪

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