Normal people

Normal people

Les millenials sont si suspicieux, si persuadés qu’on leur ment (fake news) qu’ils doutent de tout, même de l’amour. De ce point de vue, « Normal People » est le roman d’une génération qui déchante et se désenchante facilement, le pendant contemporain du « Génération X » de Douglas Coupland.

Le plus frappant dans cette histoire de jeunes qui passent trois cent pages à se renifler, à se chercher, à se tester sans se détester, à faire semblant de ne pas se comprendre, c’est leur inaptitude à nommer les sentiments qui les animent, comme s’ils appartenaient au passé, à l’époque de leurs parents, ces jouisseurs coupables aux idéalismes irresponsables. D’ailleurs, quand Connell déconne avec Marianne, c’est sa mère qui le rappelle à l’ordre des choses.

Pour les boomers, une histoire d’amour qui fait rêver ressemble à Louis Velle courant derrière Marthe Keller dans « Les demoiselles d’Avignon ». Pour les millenials, c’est plus compliqué, parce qu’avant de se déclarer leur flamme, ils se brûlent les ailes du désir dans une consommation décomplexée du sexe qui perturbent les règles du jeu. 

Objectivement, ce roman ne brille ni par son histoire ni par son style, mais il est complètement addictif. On ne le lâche pas. Pour quelle raison ? Probablement pour son côté voyeur mais surtout pour la manière dont l’auteure excelle à prendre le pouls de ses personnages. Si on lit une page sur trois, cela ressemble à « Hélène et les garçons » (dans le cas présent « Eileen and the boys »). Si on s’y installe comme il faut, on est happé par la fraîcheur du tout.

Bilan : 🌹🌹

 

 

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