Que sur toi se lamente le tigre

Que sur toi se lamente le tigre

Si vous n’avez rien lu sur l’Irak et l’interminable guerre qui le déchire depuis quarante ans, ce roman vous permettra de commencer votre initiation. Si, en revanche, vous avez déjà lu des ouvrages consacrés à son martyr, vous perdrez votre temps.

Je ne peux nier que cette jeune autrice manie la plume avec talent. Son économie de mots sert la force de son propos. Tant mieux, car l’intensité des horreurs décrites pourrait fourbir un voyeurisme des plus malsains.

Le sang. Le sang des hommes qui partent à la guerre et n’en reviennent pas. Le sang des vierges qui fait la fierté des époux. Le sang recouvrant le nouveau-né à qui l’on promet un meilleur destin que son père. Le sang de la femme infidèle qui doit mourir pour sauver l’honneur de sa famille. Le sang est partout.

Le noir. Le noir de l’abaya qu’il faut porter pour se protéger du regard des hommes. Le noir des tuniques islamistes patrouillant le long du Tigre. Le noir du khôl sur les yeux dans ces moments rares où les filles séduisent. Le noir de la fumée qui s’échappe d’un nouvel attentat. Le noir est omniprésent.

Que reste-t-il de cette terre dévastée ? Que devient la rage des hommes ? Où se déversent les larmes de femmes ? Émilienne Malfatto dresse un portrait du désastre.

Bilan :🌹

Si fragiles, et si forts

Si fragiles, et si forts

Avant elle

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