Seul entouré de chiens qui mordent

Seul entouré de chiens qui mordent

Par pitié !

Voici un exemple de « littérature de confinement », un récit inabouti, pétri d’une horripilante nostalgie.

Vous l’aurez compris, il n’y a pas d’histoire dans ce bouquin mais une succession d’instantanés, de souvenirs, de réflexions décousues et de digressions intimistes. Un peu comme si vous cuviez votre gin en feuilletant un album de famille ; ou que vous étiez sur le quai du métro, regardiez les gens, imaginiez leurs vies. Sauf que les gens sont dans une rame qui s’en va, ne vous laissant pas le temps d’en savoir plus.

Je n’ai rien contre les nouvelles. Au contraire ! C’est tout un art d’attraper le lecteur en quelques lignes et de maintenir son attention. N’est pas Raymond Carver ou Margaret Atwood qui veut.

Quand on s’attaque à des situations du quotidien, qu’on décrit des évènements d’une apparente banalité, il faut, soit faire preuve d’un humour décapant, soit donner un point de vue si original qu’il force l’admiration.

David Thomas n’y parvient jamais. Certains sujets sont prometteurs (ex : p123, p225) mais tronqués, d’autres, potaches ou racoleurs (ex : p162, p169, p177).

Je fais ma chienne et je me permets d’aboyer parce que ce livre est…

… Aussi frustrant qu’une assiette d’Apéricubes.

Aussi ennuyeux qu’un diaporama de vacances.

Aussi pénible qu’un argumentaire d’ivrogne.

Aussi prétentieux qu’une saillie de Luchini.

Aussi vain qu’une annonce de Castex.

Le pédigrée de David Thomas prouve qu’il a du talent. Souhaitons qu’il l’utilise à meilleur escient.

Bilan : 🔪

Soixante-neuf tiroirs

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Vivonne

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