Tout ce qui manque

Tout ce qui manque

Tout ce qui manque à Florent Oiseau, c’est une histoire à raconter.

Il en est d’ailleurs conscient puisqu’il consacre la moitié de son livre à son déficit d’inspiration, ses égarements, son échec ressenti (p13-15) et cette question qui tourmente les écrivains à bout de souffle : mais pourquoi donc écris-je ?

C’est bien dommage parce que l’énergumène a un talent fou. On se bidonne en le lisant. Son récit est bourré de trésors (« J’aime le second plan, le détail oublié ») que personne d’autre n’a remarqués, de formules qui font mouche et de numéros d’éloquence à grands renforts de cynisme et de tendresse.

Et ses personnages ? Du grand art ! Mentions spéciales pour Maeva qui croit que les habitants d’Argenton se nomment les Argentins, l’insupportable fils de bourge qui résume la littérature à « la pudeur de dire », Marco le Génois qui réincarne son amour dans une carpe japonaise et Xavier, bien-sûr, le bâtard fan de biathlon.

Merci également pour la critique salvatrice des lieux communs du moment (page 77-78).

Un divertissement à placer entre une autofiction bien foutue de Nicolas Rey, « Mon chien stupide » de John Fante, un sketch réussi de Benjamin Tranié (pages 33 et 89) et une chanson nostalgique de Renaud.

Mais moi, je me demande quand Florent Oiseau retrouvera la grâce et l’à-propos qui lui avaient permis de nous pondre l’excellent « Les magnolias ». Florent (je sais que tu me lis – et me pardonnes), bosse ton prochain sujet, s’il te plaît !

Bilan : 🌹

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