Un été chez Umberto

Un été chez Umberto

On ne va pas reprocher à Jean-Philippe de Tonnac et à Grasset d’avoir souhaité prolonger la magie de « N’espérez pas vous débarrasser des livres ».

Deux grands esprits, collectionneurs d’incunables, ont partagé leur passion de la littérature en général et du livre, en particulier. Ce fut un tel bonheur de les entendre deviser que je n’ai pas résisté au récit des coulisses de leur entrevue, « Un été chez Umberto Eco ».

D’un côté, Umberto Eco, le sémiologue, l’auteur célébré du roman « Le nom de la rose ». De l’autre, Jean-Claude Carrière, scénariste génial de films comme « Le tambour » ou « L’insoutenable légèreté de l’être » (que je préfère au livre), auteur de l’inoubliable pièce « la controverse de Valladolid ».

Les deux lettrés aiment les folies, les raretés, l’audace de l’encyclopédiste Athanasius Kirchner, la faillite de Ptolémée ou « Le songe de Poliphile ». Rien n’échappe à leur sagacité. Les imaginer disserter, c’est comme ouvrir les portes d’un fabuleux cabinet de curiosités, d’une bibliothèque oubliée dont eux seuls connaissent les trésors. Ils ont la malice, le plaisir de transmettre leur inépuisable savoir. Umberto Eco a toujours cette ambition d’ordonner le monde, Jean-Claude Carrière, le réflexe de tout transformer en histoire inoubliable.

Confiants, ils célèbrent le livre, gardien de notre mémoire. Que fera-t-on quand les données seront perdues ou que l’énergie viendra à manquer ? Les pages d’un vieux manuscrit nous sauveront encore.

Moqueurs, ils fustigent les réseaux sociaux et leur propension à libérer la bêtise et la stupidité.

Je vous conseille les deux ouvrages - un concentré d’intelligence et de sagesse qui mérite sa place dans votre bibliothèque.

Bilan :🌹🌹🌹

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L'épaisseur d'un cheveu

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