À pied d’œuvre

À pied d’œuvre

Si vous écrivez pour les raisons suivantes, vous faites fausse route :

- Obtenir plus de reconnaissance (mieux vaut avoir un chien - conseil de Churchill)

- Échapper au capitalisme (la concurrence est pire qu’ailleurs)

- Passer à la postérité (rien n’est garanti)

- Gagner de l’argent… Tout est admirablement résumé pages 13-14.

Franck Courtès s’est rendu compte qu’écriture était synonyme d’indigence, et je me demande s’il n’a pas choisi sa précarité avec l’idée d’en faire un récit. Il a eu raison car de cette autofiction naît un témoignage honnête et intelligent.
Franck Courtès était un photographe courtisé. Il vivait bien, voyageait partout, rencontrait des célébrités mais le doute gagna cet artisan de l’argentique. Le jeu mondial changeait. Il n’en accepta pas les règles et quitta son métier à l’heure où d’autres photographes, moins authentiques, vendaient leur âme.

Franck Courtès a choisi d’avoir peu d’argent (il touche d’infimes droits d’auteur) parce qu’enchaîner les petits boulots ne lui donne aucun confort (« Devenir pauvre ne consiste pas à vivre plus simplement »). Tout se complique (« Je suis entré dans une nouvelle dimension où rien ne peut s’acheter avec insouciance »), le déclassement social est inévitable et le regard des gens change (p 121).

Le voilà donc « À pied d’œuvre » (superbe titre). Il s’improvise déménageur, vitrier, jardinier, livreur, serveur ou bricoleur à tout faire. Il raconte ses galères avec humour et bon sens, tout en dénonçant le cynisme d’un système économique porté par les plateformes et les algorithmes.

Bilan : 🌹🌹

PS : ceci n’est pas un SP mais un prêt de ma libraire. Fidèle à mes principes, j’achèterai ce livre au moment de sa sortie officielle.

Les alchimies

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Un été chez Umberto

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