Vigile

Raconter la douleur est délicat. On tombe vite dans le pathos et les situations décrites ressemblent souvent à de mauvaises scènes de la série Urgence. Raconter l’amour est encore plus difficile. La mièvrerie est latente. Dans les deux cas, ça dégouline et ça poisse. Ce sont deux obstacles qu’Hyam Zaytoun évite avec talent. Sans doute parce qu’elle écrit avec sincérité. Il n’y a pas de faux-semblant, juste la nécessité d’exprimer l’indicible. Mais si son récit m’a touchée, il ne m’a pas émue comme je pouvais l’imaginer. Pour deux raisons. La première, c’est que depuis « Le Lambeau », tout livre en milieu hospitalier paraîtra fade. La deuxième, c’est que j’ai vécu une expérience similaire à celle de l’auteure. L’intensité, la profondeur, la gravité de ce que j’ai traversé sera toujours plus fort que l’expérience d’un(e) autre ; sa façon de le raconter me semblera toujours inexacte, incomplète, inachevée. On dit souvent qu’un livre change avec les yeux du lecteur, que chacun y cherche son propre vécu. Vigile en est l’exemple parfait, en ce qui me concerne. La greffe n’a pas pris, le réveil n’a pas eu lieu. D’ailleurs, je n’ai pas aimé les scènes en hôpital, j’ai préféré les allusions à la vie passée, les souvenirs heureux, les voyages (ex : Inde), tous ces moments qui m’ont sortie du bloc opératoire, comme si je ne voulais pas y retourner. Je range ce livre au rayon des « témoignages de ceux que la vie a cabossés ». Ni plus, ni moins. Dans le même genre, j’avais lu « le cancer n’est pas une mauvaise grippe » dont la lucidité et l’humanité m’avait davantage convaincue. Une question : qu’est-ce que c’est que cette couverture papier peint ? Un petit effort, toute de même, chers amis du @le.tripode 

Bilan : 🔪🌹

La grande vie

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Article 353 du Code pénal

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