Yellow birds

Au feu. À propos de “Yellow birds”. Quand un diplômé en littérature, enrôlé dans l’armée américaine, part au combat et décide de raconter son expérience, il écrit un des romans les plus forts qu’on ait jamais lus sur la guerre. Kevin Powers ne parle jamais des Irakiens comme des ennemis. La seule véritable ennemie, c’est la guerre, dont il montre l’absurdité et la fatalité. Bartle a juré à la mère de Murph qu’il prendra soin de lui et qu’il le ramènera vivant au pays. Mais l’innocence de Murph ne résiste pas aux horreurs quotidiennes des champs de bataille. Son esprit l’abandonne. Bartle se sent responsable de la mort de son cadet. Son sentiment permanent de culpabilité, ses cauchemars hantés par le bruit des fusils d’assaut et les cris des blessés, sa dérive de vétéran dont les cicatrices ne se referment pas, constituent la trame de ce roman qui tient sa force de son réalisme. À un moment du livre, un journaliste demande à Bartle ce qu’il ressent au combat. Il répond: “c’est comme un accident de voiture. Tu comprends. Cet instant entre le moment où tu sais ce qui va ses passer et l’impact lui-même. On se sent assez impuissant à vrai dire. Tu vois, tu roules comme d’habitude, et tout à coup c’est là, devant toi, et tu n’as absolument aucun pouvoir. Et tu le sais. La mort, tu vois, ou autre chose. C’est ce qui t’attend. C’est un peu ça, poursuivit-il, comme dans ce quart de seconde dans un accident de voiture, sauf qu’ici ça peut carrément durer des jours”. Que cette métaphore est juste et puissante! Quand il nous fait partager sa vie de soldat, Kevin Powers ne joue pas la comédie. Il a pris toutes ses émotions, brutes, intenses, et il nous les a transmises par la littérature pour les couvrir d’humanité.

Bilan : 🌹🌹🌹

Âpre coeur

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Bonne élève

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