Jeudi

Jeudi

Une histoire sans queue ni tête qui sert de prétexte à des considérations éculées sur cette vilaine société de consommation où triomphent (sans blague ?) l’automobile (gros passage à la Wikipedia des pages 145 à 160 tout en écriture inclusive, merci bien !) et les sneakers. Ces dernières provoquent une improbable scène d’émeute au cours de laquelle des abrutis se battent becs et ongles pour des pompes griffées. Au-dessus de cette mêlée, Simon et Ruben engagent une conversation insignifiante qui vaudra à l’auteur l’oscar du pire dialogue de l’année.

L’auteur passe à côté du « vrai » sujet. Il l’effleure quand il évoque le nouvel asservissement que constituent des algorithmes et des plateformes qui choisissent à notre place. Voilà où finit notre liberté, dans un nouveau déterminisme que ne renieraient ni les spinoziens ni les stoïciens.
Son constat sur les infrastructures urbaines vaut pour notre société tout entière et de ce roman je ne retiendrai que cette réflexion bien sentie : « On ne peut plus errer nulle part ».

Non, franchement, les petits comités d’étudiants fâchés aux accents soixante-huitards et les courses poursuites façon jeux vidéo, ça ne fait avancer ni la littérature ni la pensée contemporaine.

Les amis d’Eden Levin diront que je n’ai rien capté, que son récit est expressionniste et visionnaire, porteur d’une énergie salutaire. Moi je dis que « Jeudi » est le premier roman d’un jeune auteur qui a mal digéré 1984, Brazil, V pour Vendetta, Proudhon, Bakounine, Marx, Easton Ellis… et Zora la Rousse mais là, je m’emballe.

Bilan : 🔪

Que notre joie demeure

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Chaleur humaine

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