Le grand feu

Le grand feu

Une partition jouée sans la virtuosité promise par l’éditeur. Venise, Vivaldi, Violon, les 3 V de la Victoire d’une littérature sage et calibrée pour les cartes postales historiques. Il y a peu d’aspérités dans ce roman. Tout est lisse et prévisible, surtout chez l’héroïne, Ilaria, de sa formation musicale à ses premiers émois, énième version d’un amour juvénile fantasmé.

Imaginons qu’Ilaria s’appelle Kenza, qu’elle apprenne le piano à Sarcelles en 2023 et qu’elle s’entiche de Kevin, serait-ce le même roman ? Cette bagatelle étant insipide, la sérénissime est donc censée lui donner sa saveur.
Mais Venise et le XVIIème siècle ont été surexploités, comme une vieille mine d’argent. Rien de neuf sur la lagune, il y a toujours autant de paquebots et de gros sabots pour la piétiner. Une spécialité des écrivains français qui s’encanaillent souvent de l’Italie au risque d’en maltraiter l’authenticité, et la langue (« coupe la nuit » s’écrit Taglianotte et non Tagianotte) !

Léonor de Récondo nous inflige une récitation monocorde et monacale éclairée, à de rares instants, par de beaux passages (ex : pages 24, 88), initiés par ce qu’elle connaît le mieux, la musique. Quand le récit s’embrase enfin… on frise le ridicule (épilogue improbable qui conviendrait davantage à Kenza).
Ce livre d’un romantisme suranné comblera bon nombre de lectrices. Pas moi.

Pour m’émoustiller avec des histoires de bonnes sœurs, je retournerai voir le « Benedetta » de Paul Verhoeven et pour savourer les quatre saisons, je me contenterai de la pizza.

Bilan : 🔪

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