L'homme sous l'orage

L'homme sous l'orage

Un récit lisse et policé qui se lit comme on regarde une série TV en costumes d’époque, entre « Downton Abbey » et les « Dames de la côte ».

Là réside le problème, un air de déjà vu et lu, une impression de patchwork fait de références à des œuvres connues. Malheureusement, le roman de Gaëlle Nohant ne souffre pas la comparaison.

Une passion amoureuse qui défie l’ordre social entre une grande bourgeoise et un homme de condition précaire ? Lady Chatterley m’a donné plus de frissons.

Une description sans concession des horreurs de la première guerre mondiale à rebours de l’épopée nationale ? Henri Barbusse ou même Pierre Lemaître sont plus convaincants.

Une jeune femme éprise d’un artiste que le talent et la fougue aident à surmonter les épreuves ? Jean-Baptiste Andrea l’a mieux évoqué dans le roman qui lui a valu le Goncourt, chez le même éditeur.

Gaëlle Nohant de démérite pas. Son écriture est tenue avec parfois de très beaux passages (pages 17, 81, 150) mais l’ensemble manque de souffle et d’originalité. La surprise fait défaut, les péripéties s’enchaînent sagement.

Je pense aussi que l’auteure a couru trop de lièvres à la fois. Pendant la première guerre mondiale, les femmes de l’arrière ont pris la relève des hommes, annonçant leur émancipation prochaine (p197). Le sujet aurait mérité plus de développements. C’est d’ailleurs quand Rosalie et sa mère font l’expérience de leur liberté que j’ai trouvé ce livre convaincant. Pour ce qui est des émois contrariés de Rosalie, la mièvrerie guette.

Appréciation :🔪🌹

Un perdant magnifique

Un perdant magnifique