Numéro Deux

Numéro Deux

Je ne suis pas masochiste mais je voulais en avoir le cœur net… Et bien, je n’ai pas été déçue.
Foenkinos, c’est comme le Covid : il a beau muter, c’est toujours aussi pénible. « Numéro Deux », c’est un peu sa variante Omicron. Pas si méchant (que l’épouvantable « Famille Martin ») mais il se propagera vite (grosses ventes).

Foenkinos est un opportuniste. Il n’a pas choisi Harry Potter par hasard. Il s’est greffé sur l’un des plus grands succès de la littérature anglaise publié en France par… Gallimard.

Ce n’est pas un roman, c’est un documentaire sur la saga du petit sorcier (toute la première partie) : extraits d’articles de presse, ersatz de fiches Wikipedia, potins avariés, amoncellements de clichés. Peu importe puisque la notoriété du héros lui permet de retenir l’attention du lecteur. C’est d’ailleurs son astuce de deuxième partie : calquer le martyr du jeune acteur (Martin) non retenu sur celui d’Harry Potter. Quitte à ne pas se fouler…

Foenkinos aime les célébrités. Il en parsème son récit comme on couvrirait de brillants une robe mal coupée. Exemple en page 20-21, il réussit à placer Mitterrand, Godard, James Bond, The Cure… Il ne manque que le pape ; Mickael Jackson arrive peu après, rassurez-vous.

Ses références sont les plus galvaudées de la pop culture. S’il parle d’un businessman, ce sera Steve Jobs, d’un tableau, la Joconde, d’un bar, l’Hemingway au Ritz. Des évidences (un mot dont il abuse, comme « effrayant »).

Dans ses livres, Foenkinos trouve toujours le moyen de parler de lui-même. Je le suspecte d’avoir choisi Harry Potter parce qu’il pense lui ressembler un peu. Il pourra s’en vanter dans les émissions de radio et tout le monde trouvera ça génial. Pire, son dernier roman est truffé d’allusions à ses propres romans (gardien de musée, la Grèce, se sauver par le roman).

Parlons de son écriture. Dès la première page (p15), en quelques lignes, les mots rapprochement, grandement, changement, permanent, totalement…  D’une lourdeur, et non, ses allitérations ne sont pas volontaires.

Un peu plus loin, des formules consternantes telles que : « Jeanne trouvait effrayant d’être si heureuse (…) mais retourna très vite à la relation idyllique qu’elle entretenait avec sa vie ».

Page 146, belle trouvaille que ce Martin collectionnant les papiers d’aluminiums des sandwichs que lui préparait son père défunt. Voilà comment Foenkinos gâche tout, après un paragraphe pour une fois dans le bon ton et le bon tempo : « Martin ne lui avait jamais parlé de cette collection émotionnelle. Cela la propulsa au bord des larmes. Il y avait une telle humanité chez son fils ». Cette dernière phrase est de trop ! Suggérer, pas s’étaler, bon sang !

Foenkinos n’écrit plus rien d’intéressant. Soit il est en manque d’inspiration (La famille Martin), soit il se place dans le sillage d’une histoire connue (mais dont il n’est pas l’auteur) pour palier son manque d’imagination (Numéro deux). Je me demande quel sera le sujet de son prochain bouquin. La vie secrète du frère cadet des Bogdanoff ou l’ami imaginaire d’Elon Musk ?

J’aimerais aussi savoir à quel moment une maison d’édition décide de se séparer de sa tête de gondole. À quel moment elle se dit : la médiocrité de ses livres va finir par nuire à la réputation de notre maison. C’est dit.

Bilan : 🔪

Une sortie honorable

Une sortie honorable

S'adapter

S'adapter