Real life

Real life

Comparé au « Normal people » de Sally Rooney, ce « Real life » n’en a ni la fluidité ni la spontanéité. Les dialogues sont stéréotypés, les situations banales. Un peu comme si l’auteur avait récupéré la traduction française de la série « Les feux de l’amour » et qu’il l’avait balancée à ChatGPT en lui disant : « débrouille-toi, rend ça intello ». Raté. Exemple, p147 : « Les mecs hétéros, ils veulent toujours ce qu’ils veulent jusqu’au moment où ils n’en veulent plus ». L’I.A. nous laisse encore de la marge, les amies.

Wallace, le personnage central, étudie la chimie dans une université du Midwest (si le développement embryologique des nématodes vous électrise…) : atomes crochus, alchimie, faire des expériences… vous la sentez la grosse ficelle ?

Si l’idée était de montrer que les homos sont des êtres humains comme les autres, avec des sentiments, et qu’ils ne pensent pas qu’à baiser, je ne suis pas convaincue. Ce livre a seulement deux vertus. Il prouve que les homos n’échappent pas à la médiocrité et à la mièvrerie (ou mes amis gays sont au-dessus du lot). Et il démontre, en creux, qu’il faut arrêter de stigmatiser les vices et les émotions sur la base du genre. Ça, on ne peut que l’applaudir et se rappeler les commentaires lucides du réalisateur de l’excellent « Tár » expliquant qu’il n’aurait rien changé à son scenario si un homme avait pris la place de Cate Blanchett dans le rôle du chef d’orchestre.

Ah, j’oubliais, Wallace est noir de peau, ce qui rend plus attractif son profil de victime en puissance. Là encore, rien de nouveau sous le soleil des yankees. Spike Lee et plus récemment, Jordan Peele, s’en sont mieux tirés.

De ce roman, je ne sauve que le chapitre 5 dans lequel le héros décrit son enfance malheureuse. Puisque, bien entendu, il a aussi été abusé dans sa jeunesse.

Bilan : 🔪

La nuit est mon jour préféré

La nuit est mon jour préféré

Manuscrit.png