Rose Nuit

Rose Nuit

À l’image de ces roses qu’il faut vendre à tout prix, ces trois portraits manquent de fraîcheur et d’éclat. L’auteur a soigné son investigation mais il aurait pu faire meilleur usage de cette matière première littéraire. Le récit est appliqué, documenté mais il lui manque un vrai souffle romanesque. Comme si la rigueur journalistique avait dissuadé l’auteur de s’aventurer sur le terrain des émotions. J’ai trouvé l’histoire de Nana, l’Éthiopienne, ennuyeuse et prévisible. Tout comme celle de Jan, le jeune Hollandais qui marche à côté de ses pompes et qui ne donne aucune envie de le suivre.

Ali est le personnage le plus réussi. Son portrait est réaliste sans être misérabiliste. Il me tardait d’en finir avec les deux autres pour découvrir ce qu’il adviendrait de lui. Sans doute parce que, chaque jour, nous croisons des Ali et qu’au détour de leur sourire insistant se pose une question récurrente : que fais tu si loin de ton pays, mon ami ? L’idée de réunir trois destins autour d’un produit global - la rose - était excellente.

Il eut été encore plus audacieux (parce que difficile) de les rapprocher dans les dernières pages, même brièvement. L’auteur préfère terminer en eau de boudin, par le drame, glauque à souhait, de Nana. Il se débarrasse…
J’aurais encore préféré un final à l’eau de rose, pour rester dans le thème et partir sur une petite note d’espoir. Ali l’aurait mérité.
Bilan : 🔪

Western

Western

Un empêchement

Un empêchement